Lors d’une conversation téléphonique avec le président américain Donald Trump, le président russe Vladimir Poutine a refusé la demande de ce dernier pour un cessez-le-feu de 30 jours en Ukraine. Il a toutefois promis de ne pas s’en prendre au secteur énergétique de l’Ukraine et a demandé aux États-Unis et à leurs alliés de cesser de soutenir Kiev en matière d’armement et de renseignement. M. Trump a qualifié ces discussions de progrès vers la paix.
Washington avait insisté sur une cessation immédiate des hostilités comme seule option non négociable, afin de laisser la place à des négociations futures sur une paix complète. La solution de Poutine était conditionnelle par nature et impliquait de renforcer la demande de ce dernier de mettre fin à la fourniture par l’Occident de tout type d’aide à la défense à l’Ukraine.
Une victoire politique pour Trump ?
Bien qu’il n’y ait pas eu de cessez-le-feu total, M. Trump a présenté la négociation comme une victoire, affirmant que « de nombreux aspects d’un contrat de paix ont été discutés » et que les négociations sont désormais « pleinement en vigueur ». Son diplomate, Steve Witkoff, a suggéré de nouvelles négociations en Arabie saoudite, sous la houlette du secrétaire d’État Marco Rubio et du conseiller à la sécurité nationale Mike Waltz, afin de poursuivre l’élan déjà acquis.
L’initiative de M. Trump a suscité à la fois approbation et désapprobation. Certains l’ont critiqué pour avoir rencontré M. Poutine, estimant qu’il avait quelque chose à gagner en légitimant la position agressive de la Russie. D’autres ont estimé qu’il s’agissait d’une action tactiquement judicieuse pour éviter de nouvelles concessions, parmi lesquelles la possibilité d’acquiescer à la propriété de la Russie sur la Crimée.
Réaction de l’Ukraine et réactions en Europe
Le président ukrainien Volodymyr Zelenskiy a prudemment accepté la proposition limitée de Poutine, mais a exigé que les États-Unis facilitent toute négociation. M. Zelenskiy a été direct, déclarant que « Poutine a effectivement rejeté la proposition de cessez-le-feu complet » et appelant le monde à « rejeter toute tentative de Poutine de prolonger la guerre ».
Pendant ce temps, les alliés européens restent prudents face à la politique de M. Trump. Le ministre britannique des affaires étrangères, David Lammy, a confirmé que le Royaume-Uni et l’Union européenne s’empressaient de livrer des armes à l’Ukraine afin de renforcer sa position militaire avant un éventuel cessez-le-feu. Les ministres des affaires étrangères du Groupe des Sept (G7) ont également discuté d’une aide militaire supplémentaire la semaine dernière, ce qui montre que l’Europe n’est pas encore prête à relâcher la pression sur la Russie.
À mesure que les négociations se poursuivent, M. Trump devra trouver un juste équilibre entre les négociations diplomatiques et le respect des engagements pris par les États-Unis à l’égard de l’Ukraine et de ses alliés. Alors que de nouveaux pourparlers doivent avoir lieu en Arabie saoudite, le monde entier observera si l’approche de M. Trump peut déboucher sur un cessez-le-feu durable ou si elle encouragera les plans de Moscou.