L’industrie manufacturière mondiale est ébranlée par les tarifs douaniers de l’ère Trump et l’incertitude persistante qui continuent de perturber le commerce et de paralyser l’investissement des entreprises. De nouvelles données publiées cette semaine montrent que l’activité des usines se contracte ou stagne dans des régions clés, et que peu d’économies échappent aux retombées.
L’industrie manufacturière américaine a enregistré en avril sa plus forte baisse en cinq mois, et les usines chinoises ont connu leur chute la plus importante depuis la fin de l’année 2023. Les deux plus grandes économies du monde, qui représentent ensemble plus de 40 % du PIB mondial, ont pris le monde en otage par leur désaccord, étouffant les incitations commerciales et ébranlant les chaînes d’approvisionnement.
En Asie, les principaux exportateurs que sont la Corée du Sud et Taïwan ont également vu leurs commandes et leur production chuter brutalement. Les pays d’Asie du Sud-Est, dont la Thaïlande et la Malaisie, ont également enregistré des contractions. Les chiffres européens n’ont guère apporté de soulagement, l’indice manufacturier de la zone euro étant toujours en contraction bien qu’il ait atteint son plus haut niveau en 32 mois.
Les marchés émergents sont également touchés. Au Mexique, l’activité industrielle a atteint un niveau plancher jamais vu depuis 2021, tandis que le Brésil et l’Afrique du Sud ont enregistré une production faible ou en contraction. Le climat des affaires s’est effondré, les fabricants invoquant l’instabilité commerciale et politique.
L’impact global est clair : l’indice JPMorgan Global Manufacturing de la production future est tombé à son plus bas niveau depuis octobre 2022. Malgré les discussions sur les accords commerciaux, les économistes avertissent que les dommages pourraient durer plus longtemps qu’un accord. Les chaînes d’approvisionnement perturbées et les décisions d’investissement retardées suggèrent que la reprise pourrait prendre des mois, voire plus longtemps.