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La Cour constitutionnelle coréenne approuve la destitution du président

La Cour constitutionnelle de la République de Corée a soutenu à l’unanimité la mise en accusation du président Yoon Suk Yeol par l’Assemblée nationale. Le président du pays sera élu dans deux mois. Le Premier ministre Han Duck-soo sera responsable jusqu’à l’investiture du nouveau président.

Raisons de la destitution
La crise politique en Corée du Sud s’est aggravée le 3 décembre 2024, lorsque le président Yoon Suk Yeol a annoncé l’application de la loi martiale dans le pays, en plus de l’interdiction de toute activité politique. Le président a expliqué cette décision par la nécessité de chasser, selon ses termes, les « forces antiétatiques pro-coréennes du Nord », c’est-à-dire l’opposition, qui avait précédemment entamé des procédures de destitution d’un certain nombre de hauts fonctionnaires et les avait accusés de corruption, y compris de la participation de proches du président à des scandales.

Malgré la suspension temporaire du processus politique, l’Assemblée nationale a réussi à réunir le quorum et à voter l’abrogation de la loi martiale. Le président a confirmé la décision du parlement et a révoqué le décret le lendemain, 4 décembre. Le 14 décembre, il a été suspendu de ses fonctions de chef de l’État dans l’attente d’un examen par la Cour constitutionnelle.

Au cours des audiences, la Cour a estimé qu’il n’y avait pas de raison d’imposer la loi martiale. La Constitution de la République de Corée stipule que l’état d’urgence ne peut être invoqué qu’en cas de guerre, de conflit armé ou d’autre menace nationale. Le point de vue de la Cour a souligné que les menaces déclarées ne répondaient pas à ces critères.

Effet sur le système politique
Les experts considèrent que le verdict unanime de la Cour est majeur dans un contexte de polarisation politique accrue. Les analystes notent que Yoon Suk Yeol ayant nommé lui-même certains juges, les craintes d’une éventuelle scission au sein de la magistrature ont été mises en avant. Toutefois, l’unanimité du verdict l’a rendu légitime et a réduit la probabilité d’une déstabilisation.

Certains chercheurs soulignent également la pression publique exercée sur la Cour et la nécessité de maintenir la résilience institutionnelle en cas de crise. Alors que le parlement reste aux mains de l’opposition, le retour au pouvoir de Yoon Suk Yeol pourrait conduire à une confrontation politique continue et à un gel du pouvoir, selon les experts.

Perspectives
Selon la loi actuelle, les élections présidentielles doivent être organisées 60 jours à l’avance. Le leader de l’opposition Lee Jae-myung, qui bénéficie d’un solide soutien électoral, a actuellement les meilleures chances d’être élu. Selon les premières données, environ 50 % des électeurs sont prêts à voter pour lui.

Les élections marqueront une étape importante dans l’évolution du système politique de la République de Corée. La possibilité de stabiliser la situation politique du pays dépend largement du degré de démocratie et d’ouverture du processus électoral.

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