Le 12 septembre, les exercices conjoints russo-biélorusses Zapad 2025 débutent en Biélorussie. Il s’agit des premiers exercices de cette ampleur depuis ceux de 2021-2022, qui avaient été suivis par l’invasion à grande échelle de l’Ukraine par la Russie.
Contrairement à Zapad 2021, qui avait mobilisé environ 200 000 militaires, les exercices actuels seront beaucoup plus modestes. Les services de renseignement militaires lituaniens estiment à environ 30 000 le nombre de participants, mais seuls 8 000 d’entre eux sont concentrés en Biélorussie. Les principales activités se dérouleront dans la région de Minsk, loin de la frontière directe avec l’OTAN, mais une partie des manœuvres aura lieu près des frontières de la Pologne et de la Lituanie, où deux nouvelles zones fortifiées ont été construites.
Le scénario des exercices n’a pas été officiellement divulgué. La partie russe affirme traditionnellement se préparer à « repousser l’agression ». Cependant, les experts soulignent que c’est lors de Zapad 2021 que les tactiques utilisées au début de la guerre contre l’Ukraine ont été mises en pratique. En 2025, une attention particulière est accordée à la planification de l’utilisation d’armes nucléaires tactiques et de nouveaux missiles à moyenne portée Oreshnik. Aucun tir réel n’est prévu, mais les processus décisionnels concernant le mouvement et l’utilisation éventuelle de munitions seront simulés. Il s’agit du premier scénario de ce type depuis le déploiement d’armes nucléaires russes en Biélorussie en 2023 et la signature d’un accord de « garantie de sécurité nucléaire » entre Alexandre Loukachenko et Vladimir Poutine en décembre 2024.
Parallèlement à Zapad 2025, des exercices TARASSIS à grande échelle de l’OTAN sont organisés dans la région avec la participation de 11 pays, du Royaume-Uni et de la Norvège aux nouveaux membres de l’alliance, la Suède et la Finlande. En outre, la Pologne et la Lituanie mènent leurs propres manœuvres. Plus de 30 000 soldats polonais sont déployés à la frontière biélorusse. L’OTAN se concentre particulièrement sur la défense du corridor de Suwalki, une étroite bande de terre d’environ 100 kilomètres entre la Biélorussie et l’oblast de Kaliningrad. C’est la seule bande de terre qui relie les pays baltes au reste du bloc et qui, en cas de guerre, sera un point de concentration.
La situation a été encore exacerbée par un incident survenu dans la nuit du 10 septembre, lorsque des dizaines de drones russes ont pénétré dans l’espace aérien polonais. Bien que l’OTAN ait qualifié cet incident d’« erreur et non d’attaque », Varsovie, la Lettonie et la Lituanie ont renforcé leurs mesures de sécurité : la Lettonie et la Lituanie ont fermé leur espace aérien au-dessus de leurs frontières orientales, et la Pologne a complètement fermé sa frontière avec la Biélorussie.