Les États-Unis ont préparé un projet de résolution pour le Conseil de sécurité de l’ONU proposant de lever les sanctions contre le président par intérim syrien Ahmed al-Sharaa et le ministre de l’Intérieur Anas Khattab. C’est ce qu’a rapporté Reuters, citant un document dont dispose l’agence. Cette décision pourrait être la première étape dans la tentative de Washington de prendre l’initiative dans le règlement du conflit syrien après la chute du régime de Bachar al-Assad en décembre 2024.
Pour que la résolution soit approuvée, il faut au moins neuf voix pour et aucun veto des membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU : la Russie, la Chine, les États-Unis, la France et le Royaume-Uni. À ce stade, la date du vote sur ce document n’a pas encore été annoncée.
Ahmed al-Sharaa arrivera à Washington le 10 novembre, pour sa première visite aux États-Unis. Selon Reuters, le Comité des sanctions lui a déjà accordé l’autorisation de voyager, de sorte que la visite aura lieu même si la résolution échoue. Washington tente d’affirmer sa présence en Syrie et de regagner l’influence qu’il a perdue au fil des années d’hésitations dans la politique étrangère américaine. Les États-Unis ne sont clairement pas prêts à laisser la région dans la sphère d’influence de Moscou et de Téhéran.
Al-Sharaa s’est déjà rendu à Moscou. Le 15 octobre, il a rencontré Vladimir Poutine au Kremlin. Le nouveau dirigeant syrien a déclaré ouvertement que la Russie jouerait « un rôle important dans le développement de la nouvelle Syrie ». La principale question entre Moscou et Damas concerne le maintien de l’utilisation des installations militaires russes : la base navale de Tartous et la base aérienne de Hmeimim. Ces installations permettent à la Russie de contrôler l’est de la Méditerranée et de maintenir une présence militaire dans la région.
Ahmed al-Sharaa a pris ses fonctions de président de transition de la Syrie après la chute du régime de Bachar al-Assad début décembre 2024, lorsque des groupes d’opposition armés sont entrés dans Damas.