À la veille de l’Assemblée générale des Nations unies, le Royaume-Uni, le Canada, l’Australie et le Portugal ont reconnu la Palestine. Le Japon, le Danemark et les Pays-Bas leur emboîtent le pas. À ce jour, plus de 150 pays ont reconnu l’État palestinien, mais celui-ci n’a pas encore réussi à dépasser le statut d’observateur à l’ONU en raison du veto américain.
Pourquoi maintenant ?
Le principal facteur est la guerre à Gaza. Les accusations de crimes de guerre contre Israël, la pression publique et la crise humanitaire obligent les gouvernements occidentaux à reconsidérer leur politique d’attente des négociations avec Israël, qui n’ont pas eu lieu depuis plus d’une décennie.
La Palestine est-elle un État ?
Techniquement, les conditions de la Convention de Montevideo (1933) sont partiellement remplies : il y a une population, mais pas de frontières définies et pas de gouvernement (la Cisjordanie est gouvernée par l’Autorité palestinienne et Gaza par le Hamas). La plupart des pays continuent toutefois de considérer la reconnaissance comme une option, comme dans d’autres cas litigieux.
Pourquoi les Palestiniens le souhaitent-ils ?
La reconnaissance renforce leur position : elle leur permettra d’invoquer le comportement d’Israël comme une violation de l’intégrité territoriale d’un deuxième État, d’ouvrir la voie à l’adhésion à des organismes internationaux et d’imposer des sanctions à la politique d’occupation d’Israël.
Que font les États-Unis et Israël ?
Netanyahou rejette le concept des « deux États » et parle d’annexer la Cisjordanie. Les États-Unis restent le principal obstacle à l’adhésion de la Palestine à l’ONU et font pression sur leurs alliés, qualifiant cette reconnaissance de « mesure anti-israélienne ».
Cela mettra-t-il fin à la guerre ?
Non. La reconnaissance de la Palestine est davantage un moyen de pression sur Israël. Pour les Palestiniens, il s’agit d’une avancée symbolique. Pour Israël et les États-Unis, c’est le signe qu’ils sont prêts à se battre avec acharnement.