Alors que Donald Trump secoue à nouveau les marchés mondiaux avec sa nouvelle ascension politique, le président français Emmanuel Macron voit une chance : faire de l’euro une alternative plus forte au dollar.
Lors de réunions privées à Bruxelles la semaine dernière, M. Macron a interrogé la présidente de la BCE, Christine Lagarde, sur la force croissante de l’euro. Selon des initiés, Mme Lagarde a expliqué aux dirigeants européens que les politiques erratiques de M. Trump érodaient le statut de valeur refuge du dollar à l’échelle mondiale, donnant ainsi à l’euro une rare chance de rattraper son retard.
La déstabilisation économique de M. Trump – tarifs douaniers, menaces pour l’OTAN, augmentation des déficits – alimente les appels européens à une plus grande autonomie. L’Allemagne a déjà renoncé à l’austérité budgétaire et des idées longtemps taboues comme l’emprunt collectif sont de nouveau sur la table. M. Macron, défenseur de longue date de l’intégration européenne, y voit une ouverture vers une Europe plus autonome.
Pourtant, de formidables obstacles subsistent. L’euro ne représente que 20 % des réserves mondiales, contre 60 % pour le dollar. Les propositions en faveur d’une union des banques et des marchés de capitaux de l’UE sont au point mort, et l’Allemagne continue de s’opposer à la dette collective.
Pourtant, la dynamique est en marche. Le président de la Bundesbank, Joachim Nagel, et le président de l’Eurogroupe, Paschal Donohoe, parlent tous deux d’une opportunité croissante. Comme l’a dit Mme Lagarde, si l’Europe peut rendre ses marchés plus efficaces, elle pourrait attirer des investissements cherchant à se diversifier par rapport aux actifs libellés en dollars.
Pour l’instant, la valeur de l’euro augmente (de 4 % cette année), mais en faire un rival sérieux du dollar reste une aspiration à long terme.
