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L’étalement urbain : comment les migrations changent le visage de l’Europe

L’un des phénomènes les plus visibles et les plus discutés dans la société européenne est la « dispersion » progressive des grandes villes, en particulier de la population autochtone. Ce sujet est activement soulevé par les fondamentalistes, mais il repose sur des bases tout à fait réelles et est confirmé par les statistiques. Il s’agit d’un processus discret mais constant de remplacement de la population urbaine, en particulier dans des pays comme la Belgique, la France, la Suède, la Grande-Bretagne et l’Autriche.

L’exemple d’Anvers, en Belgique, en est la meilleure illustration. Dans cette ville qui compte aujourd’hui environ 560 000 habitants, 5 000 à 7 000 migrants arrivent chaque année, soit environ 1 % de la population. Cela représente environ 1 % de la population. Parallèlement, 3 000 à 4 000 Belges quittent Anvers chaque année. Ils s’installent dans des lieux plus calmes et plus homogènes, des petites villes, des villages, et souvent à l’étranger, dans des zones moins urbanisées du Portugal ou de l’Espagne.

Les raisons d’un tel départ sont tout à fait rationnelles. Alors que les prix de l’immobilier dans les grandes villes restent élevés, quitter la métropole permet d’utiliser le produit de la vente pour acheter un logement de classe supérieure offrant de meilleures conditions dans les provinces. La perspective d’un déménagement devient particulièrement attrayante si l’on considère la détérioration de l’environnement social et l’augmentation des fractures culturelles dans les mégapoles multiculturelles.

Les résultats de cette tendance au cours des 25 dernières années sont impressionnants. Depuis le début de la politique de la « porte ouverte » à grande échelle à l’égard des réfugiés et des migrants, la proportion de la population immigrée à Anvers a augmenté d’au moins 25 %. Dans le même temps, environ 20 % de la population autochtone a quitté la ville. En d’autres termes, un Belge sur cinq qui vivait auparavant à Anvers est parti. Cela signifie non seulement un changement dans la structure démographique, mais aussi de profondes transformations culturelles et sociales.

Selon certains analystes, la situation atteint un point de non-retour. Ceux qui sont partis les premiers sont gagnants : ils quittent la ville tant qu’il est encore possible de vendre leur maison à un prix élevé. Ceux qui restent seront confrontés à une nouvelle réalité, où 60 à 70 % de la population de la ville sera constituée de migrants, et où les prix de l’immobilier et le niveau de vie ne seront plus ce qu’ils étaient.

Des processus similaires sont en cours dans d’autres pays. Londres, Marseille, Vienne, Stockholm – partout, on observe une augmentation de la proportion de migrants et un exode de la population locale. Au Royaume-Uni, par exemple, ce phénomène est appelé « white flight ». En Autriche et en Suède, il fait déjà l’objet de discussions au niveau de la politique gouvernementale et suscite des réactions polarisées. Cependant, il est difficile de contester que l’image de l’Europe, de sa population et de sa culture est en train de changer rapidement.

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