L’administration de la Maison Blanche a suspendu la nomination de nouveaux entretiens pour les visas d’étudiants dans les ambassades américaines du monde entier. C’est ce que rapporte Politico, citant un télégramme interne envoyé par le secrétaire d’État américain Marco Rubio.
Selon ce document, les services consulaires ne doivent pas augmenter le nombre de places disponibles pour les inscriptions aux catégories de visas F, M et J (programmes d’études et d’échanges) tant qu’ils n’ont pas reçu de nouvelles instructions. La raison principale est de se préparer à l’introduction d’une procédure de contrôle renforcée pour les demandeurs, y compris l’analyse de leur activité sur les médias sociaux.
Reste à savoir comment ce contrôle sera effectué et sur quels critères exactement les services consulaires se concentreront. Politico craint que ces programmes ne ralentissent le traitement des demandes de visa, en particulier pendant les mois d’été, et qu’ils n’aient des répercussions négatives sur les universités américaines, qui dépendent fortement des étudiants étrangers, tant sur le plan académique que financier.
La réaction de la Maison Blanche intervient après des relations tendues entre l’administration de Donald Trump et plusieurs grandes universités américaines. La situation concernant l’université de Harvard s’est particulièrement tendue. La raison réside dans le fait que des étudiants ont participé à des activités pro-palestiniennes en 2023-2024, ce qui, comme l’ont indiqué les représentants de l’administration, témoigne de sentiments antisémites sur le campus. C’est pourquoi, en avril, le gouvernement américain a gelé plus de 2,2 milliards de dollars de subventions et de contrats accordés à Harvard. L’université a ensuite été retirée du programme qui lui donne le droit d’admettre des étudiants étrangers, ce qui a suscité une vague de critiques de la part de la communauté universitaire.
Si les nouvelles règles sont officiellement mises en œuvre, elles constitueront un obstacle de taille pour les étudiants étrangers qui envisagent d’étudier aux États-Unis. Outre l’allongement des délais de demande de visa, les candidats potentiels risquent d’être rejetés en raison du manque de clarté des critères de sélection des médias sociaux. Cela pourrait non seulement réduire l’afflux d’étudiants talentueux en provenance de l’étranger, mais aussi nuire à la réputation d’ouverture et d’inclusion du système d’enseignement supérieur américain.