Le parti des Verts a rejeté le plan du futur chancelier allemand Friedrich Merz. Ce plan contenait un ensemble de mesures financées par l’emprunt qui proposait des dépenses de défense et d’infrastructure. Il demandait une révision à la baisse du plafond d’emprunt constitutionnel pour permettre la création d’un fonds d’infrastructure de 500 milliards d’euros sur 10 ans et une augmentation significative des dépenses de défense et d’équipement. La modification du plafond d’emprunt nécessiterait une majorité au parlement, à savoir un vote des deux tiers. Sans le soutien du parti des Verts, il sera impossible de modifier le plafond.
Franziska Brantner, co-présidente du parti des Verts, a condamné la proposition, pointant du doigt les membres de l’Union chrétienne-démocrate (CDU) et du parti social-démocrate (SPD) qui exploitent le climat sécuritaire actuel pour faire avancer leurs programmes. Les Verts ont également protesté contre le fait qu’ils n’ont pas été consultés au préalable et ont exigé que les politiques de protection du climat soient incluses dans toute proposition de réforme de la dette. Malgré les protestations publiques des Verts, les responsables de la CDU et du SPD espèrent qu’un accord sera conclu. Ils considèrent l’opposition des Verts comme un levier pour obtenir des concessions. Lars Klingbeil, codirigeant du SPD, a réaffirmé sa détermination à trouver une solution aux problèmes du pays et à s’assurer le soutien du courant démocratique dominant.
L’urgence d’augmenter ce financement est également alimentée par les intérêts de sécurité européens, en particulier à la lumière de la réélection du président Donald Trump et de la réorientation de la politique étrangère des États-Unis. M. Merz a souligné l’importance pour l’Europe de devenir plus indépendante dans ses capacités de défense. L’Union européenne a également proposé d’assouplir les règles budgétaires pour permettre des dépenses de défense substantielles, la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, demandant le déblocage de 800 milliards d’euros pour la défense.
L’Alternative pour l’Allemagne (AfD), parti de droite, a entamé une procédure judiciaire pour bloquer la tentative de convoquer le parlement sortant afin qu’il se prononce sur le paquet de dépenses. Cette démarche compliquera encore les efforts de M. Merz pour obtenir la majorité nécessaire à son projet de loi.
Les négociations se prolongeant, le destin n’est pas certain. L’appel des Verts à inclure des projets sur le climat et à s’opposer aux emprunts incontrôlés souligne les complexités que Merz doit gérer dans la poursuite de son programme de défense et d’infrastructure.