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Le gouvernement turc tente de calmer les marchés après l’arrestation d’Imamoglu

À la suite de la récente arrestation du maire d’Istanbul, Ekrem Imamoglu, un chef de l’opposition, les principaux décideurs économiques turcs s’entretiennent avec des investisseurs mondiaux pour rassurer les marchés financiers ébranlés par la nouvelle. Le ministre des Finances Mehmet Simsek et le gouverneur de la Banque centrale Fatih Karahan participeront à une téléconférence mardi à 13 heures, heure de Londres, organisée par Citigroup Inc. et la Deutsche Bank.

L’arrestation d’Imamoglu mercredi pour corruption et appartenance présumée à un groupe terroriste interdit a alimenté des manifestations de masse et provoqué une volatilité extrême du marché. La livre turque a fortement chuté à un niveau record de 42 contre le dollar américain avant de se modérer. La principale bourse du pays (Borsa Istanbul), a vu son indice de référence baisser de 6,87%, provoquant des arrêts temporaires des échanges.

Pour amortir le choc économique, les responsables turcs ont fait certaines choses. La Banque centrale a relevé son taux au jour le jour lors d’une réunion d’urgence jeudi. Environ 11,2 milliards de dollars ont été injectés sur le marché des changes le 19 mars pour soutenir la lire. La vente à découvert en bourse a été interdite pendant un mois pour limiter les transactions spéculatives.

Le président Erdogan a ouvertement soutenu le programme économique de Simsek, soulignant que le gouvernement était déterminé à maintenir des politiques favorables aux investisseurs. Le président a déclaré, à la suite d’une séance du cabinet lundi, que le gouvernement ne ruinerait pas la croissance économique des deux dernières années.

Malgré les tentatives du gouvernement, les manifestations persistent dans les grandes villes turques, avec plus de 1 100 personnes arrêtées depuis le début des manifestations. Erdogan a décrit les manifestations comme une vague de violence et a accusé le Parti républicain du peuple d’opposition d’avoir provoqué les troubles.

Les réactions globales ont été mesurées. Les responsables américains sont par ailleurs restés silencieux sur la détention d’Imamoglu, la porte-parole du Département d’État Tammy Bruce l’appelant une affaire judiciaire nationale. Le ministre turc des Affaires étrangères Hakan Fidan devrait par ailleurs rencontrer le secrétaire d’État américain Marco Rubio à Washington aujourd’hui.

Les interventions rapides du gouvernement ont permis une certaine stabilisation, la livre se stabilisant et les obligations et actions turques connaissant des premiers signes de reprise. Néanmoins, les analystes notent que l’instabilité politique à long terme pourrait compromettre ces gains et effrayer les investisseurs étrangers. L’appel aux investisseurs, prévu dans un proche avenir, vise à assurer les parties prenantes de l’adhésion de la Turquie à la stabilité économique malgré les difficultés politiques actuelles.

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