Le déficit budgétaire de la France pour 2024 s’est même réduit plus que prévu, offrant au gouvernement un répit dans ses efforts pour réduire son endettement. Le déficit est passé de 5,4 % en 2023 à 5,8 % de la production économique nationale, selon l’Insee. Ce chiffre est néanmoins inférieur aux prévisions du ministère des finances, qui tablait sur un taux d’environ 6 %.
Ce déficit moins important que prévu apporte un certain soulagement après les déceptions précédentes concernant les efforts de réduction du déficit pendant la pandémie de COVID-19 et les pressions inflationnistes. Les défis budgétaires ont également été exacerbés par l’incertitude politique prolongée qui a suivi les élections anticipées de l’année dernière et qui a entraîné une liquidation du marché obligataire.
Le résultat donne également au gouvernement une meilleure base de référence pour ramener le déficit à 5,4 % du produit intérieur brut (PIB) cette année et atteindre le niveau de 3 % fixé par l’Union européenne d’ici à 2029. Ces objectifs se heurtent à des obstacles de plus en plus importants en raison de la faible croissance économique et de la volonté du président Emmanuel Macron d’augmenter les dépenses de défense dans le cadre d’une campagne paneuropéenne de réarmement.
Malgré l’augmentation probable des dépenses de défense, le ministre français des finances, Éric Lombard, a affirmé que le pays resterait sur la trajectoire prévue dans son budget et a laissé entendre que des réductions budgétaires seraient nécessaires dans d’autres domaines. Au cours des derniers mois, le pays a reçu de nombreux avertissements de la part des agences de notation. L’agence de notation Moody’s a réduit la note de la France en décembre dernier, et S&P et DBRS ont émis des notes négatives depuis le début de l’année.
En 2024, les dépenses publiques françaises ont augmenté de 3,9 %, après 3,7 % l’année dernière, selon l’Insee. Parallèlement, la croissance des recettes fiscales s’est accélérée, passant de 2,2 % à 3,1 %. La dette publique du pays a atteint 113 % du PIB à la fin de 2024, contre 109,8 % en 2023. En 2019, avant la pandémie, la dette en pourcentage du PIB s’élevait à 97,9 %.