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Israël, Iran et fragilité des alliances militaires

Les hostilités entre Israël et l’Iran qui se sont déroulées ces dernières semaines semblent avoir été effectivement suspendues, selon les informations actuelles. Toutefois, ce silence se prête à des spéculations sur les raisons de la dissipation des hostilités et sur les possibilités d’évolution de la situation.

L’une des principales raisons pour lesquelles le conflit a été temporairement suspendu est que les ressources matérielles des deux parties sont limitées. L’armée israélienne dépend du soutien stratégique des États-Unis, mais le complexe militaro-industriel américain est soumis à d’énormes pressions. Ces dernières années, les États-Unis ont été occupés à approvisionner l’Ukraine, à aider Israël et à maintenir une présence militaire dans la région indo-pacifique face à l’escalade de la confrontation avec la Chine. Ces activités ont fortement épuisé les stocks du Pentagone et la reconstitution des réserves de combat nécessitera beaucoup d’efforts et de temps. Israël, dépendant des approvisionnements fournis par les Américains, doit s’engager dans une politique extrêmement prudente lors d’opérations militaires importantes. Dans le même temps, des opérations contre les forces mandataires iraniennes dans la région (Hezbollah, Hamas et Houthis) sont en cours, ce qui nécessite des dépenses élevées.

L’Iran a subi de lourdes pertes. Selon certaines sources, les frappes israéliennes ont mis hors service une partie importante du système de défense aérienne et de défense antimissile, endommagé des avions militaires et touché l’infrastructure des missiles. Selon les analystes, le programme nucléaire iranien pourrait avoir subi les dommages les plus importants, mais une évaluation précise ne pourra être faite qu’après l’analyse des renseignements. Sur le plan intérieur, des frappes sur l’état-major du Corps des gardiens de la révolution islamique (CGRI) et sur d’autres militaires de haut rang ont également été enregistrées. Malgré cela, le régime politique à Téhéran est resté stable. Il est probable que l’Iran réduise temporairement le niveau de ses activités en matière de politique étrangère, mais à long terme, il maintiendra ses objectifs stratégiques, notamment le développement de son programme nucléaire et la confrontation avec Israël.

L’impasse a également révélé l’absence d’un bloc d’alliés efficace autour de l’Iran. Au cours de l’escalade du conflit, aucun soutien n’a été apporté par des partenaires clés tels que la Russie, la Chine, le Pakistan et la République populaire démocratique de Corée. Même les organisations mandataires de l’Iran dans la région (Hezbollah, Hamas, Houthis) se sont abstenues d’intervenir. Les monarchies arabes l’ont également évitée, démontrant leur engagement en faveur d’un développement économique et d’une stabilité pragmatiques. Leur souci est d’exporter des hydrocarbures et de maintenir l’attractivité de leurs investissements, c’est-à-dire d’éviter une guerre déstabilisatrice.

La situation actuelle montre que dans le monde d’aujourd’hui, la notion de blocs militaro-politiques solides et idéologiquement cohérents est de plus en plus dépassée. Les acteurs internationaux recherchent des intérêts nationaux, des gains économiques et une liberté de stratégie. Cela réduit la probabilité d’une guerre mondiale, mais isole en même temps les guerres régionales.

Dans le cas de l’Iran, son affaiblissement temporaire ne signifie pas que la menace a été éliminée. Le régime de Téhéran, malgré toutes les pertes qu’il a subies, reste fort et sa politique étrangère idéologique n’a pas changé. Israël, pour sa part, a fait preuve d’une volonté d’agir, mais a également montré les limites de sa propre puissance à la lumière des tensions prolongées sur les ressources.

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