Début février 2025, le président américain Donald Trump a signé un décret imposant de nouveaux droits de douane sur les importations chinoises. Tous les produits en provenance de Chine sont désormais soumis à des droits de douane de 10 %. Cette mesure s’inscrit dans la stratégie plus large de l’administration Trump visant à réduire le déficit commercial des États-Unis et à accentuer la pression sur Pékin en matière de propriété intellectuelle et de subventions aux géants industriels.
La réponse de la Chine
La Chine n’a pas tardé à prendre ses propres mesures de rétorsion. Elle a imposé des droits de 15 % sur le charbon et le gaz naturel liquéfié américains, ainsi que des droits de 10 % sur le pétrole, les véhicules utilitaires sport d’une cylindrée de 2,5 litres ou plus, les machines agricoles et certains camions. Collectivement, ces restrictions ont affecté environ 14 milliards de dollars d’exportations américaines vers la Chine. En outre, Pékin a décidé d’imposer des restrictions à l’exportation de métaux rares tels que le tungstène, le tellure, le bismuth, l’indium et le molybdène, ce qui pourrait sérieusement affecter les industries américaines de haute technologie.
Pourquoi la Chine a-t-elle imposé des droits de douane spécifiquement sur ces produits ?
La décision de la Chine d’imposer des droits de douane spécifiquement sur le secteur énergétique américain s’explique par plusieurs raisons. Tout d’abord, le charbon et le gaz naturel liquéfié américains ne représentent qu’une faible part des importations totales de la Chine et peuvent être remplacés par des produits russes et du Moyen-Orient. Deuxièmement, la Chine complique la tâche des fabricants américains de produits électroniques, aérospatiaux et militaires en imposant des restrictions à l’exportation de métaux à base de terres rares, ce qui constitue un levier pour Washington dans la suite des négociations.
Perspectives de conflit
Bien que l’impact de ces actions puisse prendre du temps à se faire sentir, elles se traduiront en fin de compte par des coûts plus élevés et des perturbations tout au long de la chaîne d’approvisionnement. La possibilité d’un compromis entre les parties reste inconnue. D’une part, l’économie chinoise connaît un ralentissement de la croissance et une baisse de la demande d’exportations. D’autre part, certaines entreprises américaines souffrent déjà de l’augmentation de leurs coûts de production et de la baisse de leurs bénéfices. Dans ces conditions, une nouvelle escalade pourrait être désavantageuse pour les deux parties.