Les discussions se poursuivent à Bruxelles sur la manière de combler le déficit de financement croissant de l’Ukraine à moyen terme. Selon Euractiv, la Commission européenne envisage deux nouvelles options de soutien : le recours à la dette commune de l’UE et les subventions directes des États membres.
Trois mécanismes d’aide
Dette commune de l’UE
Le document de la Commission européenne propose la possibilité d’un nouvel emprunt au nom de l’ensemble de l’Union européenne. Cette solution a déjà été utilisée pendant la crise du COVID (le plan de relance NextGenerationEU). Cependant, comme le soulignent certaines sources, la nouvelle dette ne sera pas couverte par le budget à long terme de l’UE, car il n’y a tout simplement pas de fonds disponibles.
Subventions des États membres
La deuxième option consiste en un financement direct à partir des budgets des différents pays. Cette approche est plus sensible sur le plan politique. Les États seront contraints d’expliquer aux contribuables pourquoi ils financent un conflit étranger alors qu’ils ont des déficits nationaux.
« Prêt de réparation »
Il s’agit du scénario préféré de la Commission européenne. Il consiste à accorder à l’Ukraine un prêt de 140 milliards de dollars garanti par des avoirs russes gelés (environ 260 milliards d’euros), dont la plupart se trouvent en Belgique. Selon ce plan, le prêt sera remboursé après la fin de la guerre, lorsque la Russie indemnisera les dommages causés. Les intérêts sur les avoirs gelés sont déjà transférés à l’Ukraine.
Malgré la persévérance de la Commission européenne, ce projet se heurte à une certaine résistance. La Belgique l’a déjà bloqué lors du sommet d’octobre. L’Allemagne et les États baltes sont également sceptiques. Certains craignent des risques juridiques, d’autres une détérioration potentielle de la situation financière de l’UE. Utiliser les fonds d’autres pays comme garantie pour des prêts créerait un dangereux précédent pour le système financier international.
À l’heure actuelle, le FMI estime le déficit budgétaire de l’Ukraine à 55 milliards d’euros pour 2026-2027. L’UE est contrainte de rechercher un modèle de soutien à long terme, car les transferts à court terme ne couvrent plus les besoins de Kiev.