Le Service européen pour l’action extérieure (SEAE) prévoit une réorganisation majeure de son réseau diplomatique à l’étranger. Politico rapporte, en citant des documents internes et des sources dans les structures européennes, que les changements affecteront 10 des 144 missions étrangères et seront mis en œuvre au cours de la période 2026-2027.
Le plan de restructuration, présenté par le chef de la diplomatie de l’UE, Kaja Kallas, le 14 mai, prévoit des réductions de personnel dans un certain nombre de pays, qui recevaient auparavant une attention prioritaire de l’UE dans le cadre de l’aide au développement. Il s’agit notamment de la Biélorussie et du Lesotho. Seuls l’ambassadeur et un ou deux assistants resteront dans ces délégations, tandis que le reste du personnel sera licencié. Au total, une centaine d’agents locaux seront licenciés.
Malgré cette optimisation à grande échelle, aucune des délégations ne sera officiellement fermée. Toutefois, selon une source de Politico, le transfert du personnel vers le travail à distance équivaut en fait à la fermeture des missions.
Dans le même temps, l’UE a l’intention d’accroître sa présence diplomatique dans les États d’importance stratégique qui jouent un rôle clé dans l’application du régime de sanctions contre la Russie, ainsi qu’auprès des partenaires de défense d’importance stratégique. Cela indique un changement dans les priorités de la politique étrangère européenne en faveur de la stabilité géopolitique et de la pression sur le Kremlin.
Le motif économique joue également un rôle important dans la réforme proposée. Selon Politico, les économies attendues devraient être de l’ordre de 20 millions d’euros pour la première année de mise en œuvre et de neuf millions d’euros chaque année pour les trois années suivantes. L’UE recherche ainsi une utilisation plus rationnelle des ressources dans un contexte international en pleine mutation.
Il est à noter que le plan actuel s’est avéré beaucoup plus souple que les propositions initiales. En novembre 2024, la publication faisait état de la possibilité de supprimer jusqu’à 800 postes, ce qui avait suscité l’inquiétude des représentants du corps diplomatique de l’UE.