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Pourquoi la crise démographique n’est-elle pas résolue par des injections financières ? L’exemple de la Corée du Sud
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Pourquoi la crise démographique n’est-elle pas résolue par des injections financières ? L’exemple de la Corée du Sud

Dans un contexte de vieillissement rapide des populations et de baisse des taux de natalité, les pays développés sont de plus en plus confrontés à la nécessité d’entreprendre des réformes démographiques à grande échelle. Toutefois, l’expérience de la Corée du Sud montre que même des investissements publics considérables ne garantissent pas le résultat escompté.

La Corée du Sud est l’un des exemples les plus frappants de la crise démographique. Avec un taux de natalité de 0,7-0,8 enfant par femme (données de 2023-2024), le pays a atteint un anti-record parmi les nations industrialisées. Dans le même temps, le gouvernement a investi l’équivalent de plus de 200 milliards de dollars dans des programmes démographiques au cours des 16 dernières années.

L’augmentation des allocations familiales, les programmes de logement et d’emploi pour les couples, l’augmentation du nombre de jardins d’enfants et de crèches font tous partie du paquet minimum d’aide gouvernementale. En outre, dès 2005, la Corée a adopté la loi-cadre sur la faible fécondité, créé le comité présidentiel sur la politique démographique et mis en œuvre, à partir de 2021, son quatrième plan quinquennal de développement démographique. Néanmoins, la situation démographique continue de se dégrader.

L’échec des plans démographiques de la Corée du Sud reflète l’échec de la structure de la plupart des solutions, qui sont obsédées par les incitations économiques et négligent les origines sociales et culturelles plus profondes. Comme l’ont souligné les chercheurs coréens et les citoyens eux-mêmes, la racine du problème réside dans les valeurs et les modes de vie, et pas seulement dans le coût de la pension alimentaire. Les femmes sud-coréennes contemporaines perçoivent de plus en plus les mesures gouvernementales comme une pression visant à les réduire à un « outil de procréation ». Cette perception est le résultat d’années de transformation sociale : la priorité donnée à la carrière, le manque d’égalité dans les responsabilités familiales, la surcharge des femmes dans les tâches ménagères et la garde des enfants, ainsi que le coût élevé de la vie et de l’éducation sont autant de facteurs qui influencent la décision de ne pas avoir d’enfants ou de se limiter à un seul.

Il n’est pas étonnant qu’en 2023, le président de la Corée du Sud ait appelé à une « réflexion d’urgence » en matière de politique démographique. Il est clair que les méthodes précédentes se sont épuisées. La politique de l’État devrait prendre en compte non seulement les calculs économiques, mais aussi les facteurs psychologiques et socioculturels : créer l’égalité dans la répartition des responsabilités familiales, favoriser l’équilibre entre la vie professionnelle et la vie privée des deux parents, changer l’image de la famille et de la parentalité dans la conscience du public. La démographie, ce n’est pas seulement des mathématiques, c’est aussi une culture. Et si la société ne considère pas les enfants comme précieux, les subventions publiques resteront un chiffre inutile dans le budget.

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