Le 16 mai 2025, Istanbul a accueilli les toutes premières discussions directes depuis trois ans entre l’Ukraine et la Russie. Les négociations ont toutefois été interrompues sans résultats inattendus.
Les pourparlers n’ont pas débouché sur des initiatives décisives, mais les deux parties se sont mises d’accord sur un échange de 1 000 prisonniers de guerre sur 1 000, ce qui constitue déjà un pas en avant dans la réduction des tensions. L’échange doit avoir lieu dans les semaines à venir sous supervision internationale, ont indiqué les émissaires.
L’équipe ukrainienne présente à Istanbul était dirigée par le ministre de la défense, Rustem Umerov. L’Ukraine a exigé un cessez-le-feu inconditionnel de 30 jours et a proposé de signer un accord assorti de garanties de sécurité internationales. Dans un message vidéo, le président Volodymyr Zelensky a déclaré que l’Ukraine était prête à mener des négociations directes avec Vladimir Poutine et que tout compromis sur la question de l’intégrité territoriale du pays était inacceptable. Kiev continue de considérer la restitution de tous les territoires occupés, y compris la Crimée, comme son principal objectif.
La partie russe, représentée par le conseiller présidentiel Vladimir Medinskyy, a refusé de négocier une trêve aux conditions de l’Ukraine. Moscou insiste sur le retrait des troupes ukrainiennes des régions de Donetsk, Louhansk, Kherson et Zaporizhzhya et sur la reconnaissance légale de l’autorité russe sur ces régions. En outre, la partie russe a exprimé son intérêt pour des discussions directes avec les États-Unis et a proposé une rencontre entre Vladimir Poutine et Donald Trump.
Jusqu’à présent, la demande réelle et durable de mettre fin au conflit vient aujourd’hui principalement du président américain Donald Trump. Et cette initiative ne provient pas des intérêts stratégiques de l’État, mais plutôt des ambitions politiques personnelles de Trump : un désir de surpasser son prédécesseur Joe Biden, de renforcer sa propre image de leader fort sur la scène internationale, et peut-être d’entrer dans l’histoire en tant qu’artisan de la paix.
Néanmoins, tant qu’une demande réelle et collective de mettre fin au conflit n’émergera pas parmi les élites politiques clés – en Russie, en Ukraine, aux États-Unis, dans l’Union européenne, ainsi qu’en Chine et en Turquie -, les perspectives de véritables pourparlers de paix resteront faibles. Dans ce contexte, les initiatives diplomatiques actuelles, malgré leur importance en tant que premières mesures, ne vont pas au-delà des gestes symboliques et des tentatives de trouver un terrain d’entente.