Bloomberg a publié les transcriptions de deux conversations téléphoniques entre des représentants de Washington et de Moscou, selon la publication. La conversation portait principalement sur l’élaboration d’un plan de paix pour l’Ukraine.
La première conversation, datée du 14 octobre 2025, a eu lieu entre l’envoyé spécial du président américain Steve Witkoff et l’assistant du président russe pour les affaires internationales Yuri Ushakov. Selon la transcription publiée par Bloomberg, Witkoff conseille Ushakov sur la meilleure façon de présenter le plan de paix à la partie russe, notamment sur la manière dont Poutine devrait aborder le président américain Donald Trump pour obtenir sa faveur, étant donné que les États-Unis ont récemment contribué à négocier un cessez-le-feu à Gaza. Il suggère d’organiser un appel entre Trump et Poutine avant la visite du président ukrainien à Washington.
Selon la publication, la deuxième conversation aurait eu lieu le 29 octobre entre Ouchakov et un autre représentant du Kremlin, Kirill Dmitriev. Dans cette conversation, Dmitriev se dit prêt à transmettre officieusement la version russe de la soi-disant « paix » aux Américains, dans l’espoir qu’elle soit présentée comme une initiative américaine. En d’autres termes, la Russie fournirait la base et Washington serait crédité de la paternité du projet. Dmitriev a exprimé des doutes quant à son acceptation dans son intégralité, mais a promis qu’« ils le feraient avec prudence ». Ouchakov, quant à lui, s’est dit préoccupé par le fait que les États-Unis pourraient finir par omettre certains points controversés, puis présenter le plan comme un document approuvé par Moscou.
En conséquence, des similitudes ont été relevées entre ces conversations et l’initiative publique qui a suivi. De nombreux analystes perçoivent certains éléments du soi-disant « plan de paix », présenté par la suite au nom des États-Unis, comme le reflet des exigences russes. Selon certaines informations, ce plan comprenait des propositions qui coïncidaient avec celles précédemment formulées par la Russie : reconnaissance du « statut spécial » des territoires, renonciation de l’Ukraine à adhérer à l’OTAN et démilitarisation.
La réaction de Moscou et du Kremlin à cette publication a été immédiate. M. Ouchakov a déclaré qu’il ne savait pas d’où provenait la fuite et qu’ils n’avaient pas donné leur accord pour rendre la conversation publique ; M. Dmitriev a qualifié ces informations de « fausses ». Les représentants du Kremlin ont décrit cette fuite comme une tentative de nuire au processus de négociation, dans le cadre d’une attaque informationnelle.
