Le premier ministre hongrois Viktor Orban a officiellement déclaré que son pays ne soutenait pas l’adhésion de l’Ukraine à l’Union européenne. Il l’a fait à l’issue d’un référendum consultatif au cours duquel la majorité des participants ont manifesté leur opposition à l’aspiration européenne de Kiev.
« 2 millions 168 mille de nos compatriotes ont voté pour ne pas prendre le risque d’une adhésion de l’Ukraine à l’UE. Cela représente 95 % de tous les votes valides », a déclaré M. Orban sur son compte Facebook. Il a ajouté qu’il parlait au nom de « plus de deux millions de Hongrois ».
Le scrutin, qui s’est déroulé entre début avril et le 20 juin, était consultatif, c’est-à-dire que son résultat n’est pas juridiquement contraignant pour le gouvernement. Cependant, la déclaration d’Orban elle-même donne aux résultats une signification symbolique et politique, surtout si l’on considère les crises récentes dans les relations entre Kiev et Budapest. L’opposition, pour sa part, a critiqué le processus de vote. Peter Magyar, leader du parti Tisza, a déclaré que seulement 600 000 personnes avaient voté. Pour lui, la possibilité de voter à distance soulève des questions quant à la légitimité du résultat. Il a également mentionné le secret du décompte des voix ainsi que l’absence de contrôle externe.
Le blocage par la Hongrie des négociations d’adhésion de l’Ukraine à l’UE a une signification stratégique, car tous les États membres doivent être unanimes pour qu’un nouveau membre soit accepté au sein de l’UE. La politique de Budapest deviendrait ainsi un obstacle sérieux à la poussée de Kiev vers l’Europe.
L’Ukraine a présenté sa demande d’adhésion à l’UE le 28 février 2022, peu après le début de l’invasion russe. Le statut de candidat a été accordé à l’Ukraine en juin 2022.
