Mode Foncé Mode Clair

Le Royaume-Uni renforce son rôle nucléaire au sein de l’OTAN en raison des doutes qui pèsent sur l’engagement des États-Unis à l’égard de l’alliance

Le Royaume-Uni se prépare à jouer un rôle plus actif dans la défense nucléaire de l’OTAN, signe que l’Europe doute de plus en plus de la crédibilité des garanties américaines en matière de sécurité. Le Premier ministre britannique Keir Starmer affirme la nécessité de mettre le pays en « alerte militaire ».

Le gouvernement prévoit d’introduire de nouvelles capacités stratégiques, telles que des avions de chasse capables de transporter des armes nucléaires, a déclaré la source. Cette initiative devrait servir à renforcer la modernisation en cours de la force de dissuasion nucléaire britannique, le programme Trident, qui implique un investissement de 15 milliards de livres sterling (environ 20 milliards de dollars) et la construction de 12 nouveaux sous-marins dans le cadre du partenariat AUKUS avec l’Australie et les États-Unis.

Comme l’explique William Alberke, membre du Pacific Forum, l’accélération des plans nucléaires au Royaume-Uni et ailleurs en Europe s’inscrit dans un contexte d’inquiétude quant à la diminution de l’engagement des États-Unis à veiller à ce que les alliés disposent d’une force de dissuasion nucléaire. Elle répond à la menace d’un désengagement de Washington de la sécurité européenne.

Parmi les dispositions les plus critiques de la nouvelle Strategic Defence Review britannique figure une offre d’entamer des négociations avec les États-Unis pour redistribuer les tâches nucléaires au sein de l’OTAN. Le document prévoit une refonte complète des forces armées britanniques pour mettre le pays en état d’alerte.

Alors que le président américain Donald Trump exige que les pays de l’OTAN augmentent leurs dépenses de défense à 5 % du PIB, un niveau qui dépasse même les dépenses actuelles des États-Unis, les États européens revoient leur propre stratégie nucléaire. Le secrétaire général de l’OTAN, Mark Rutte, propose quant à lui un objectif de 3,5 % pour les besoins essentiels en matière de défense.

Alors que parmi les membres européens de l’OTAN, seules la France et la Grande-Bretagne possèdent des stocks nucléaires, seule Londres place désormais officiellement ses puissances nucléaires dans le système de défense collective de l’alliance. Le renforcement du rôle de la Grande-Bretagne dans la politique nucléaire de l’OTAN pourrait constituer un pas décisif vers la sécurisation de la sécurité européenne, alors que l’horizon de l’augmentation des défis géopolitiques et d’une éventuelle réduction de l’implication des États-Unis se rapproche.

Recevez une information neutre et factuelle

En cliquant sur le bouton « S'abonner », vous confirmez que vous avez lu et que vous acceptez notre politique de confidentialité et nos conditions d'utilisation.