L’administration de Donald Trump a l’intention de restreindre fortement l’accès du Congrès aux informations classifiées après la fuite d’une évaluation préliminaire des dommages causés par les frappes sur les installations nucléaires iraniennes. Selon quatre sources contactées par Axios, la Maison Blanche est outrée par la publication de cette analyse, qui met en doute les affirmations du président selon lesquelles il aurait complètement « éliminé » le programme nucléaire iranien.
La fuite d’un rapport interne de l’Agence de renseignement de la défense (DIA) a provoqué un véritable scandale à Washington. Selon ce document, les frappes n’auraient fait que retarder de quelques mois le programme nucléaire iranien, au lieu de le détruire complètement. Le rapport est apparu dans le système CAPNET (une plateforme sécurisée pour l’échange de données classifiées entre le pouvoir exécutif et le Congrès) lundi soir, et dès mardi, des fragments de l’analyse sont apparus sur CNN et dans les pages du New York Times.
Le FBI a ouvert une enquête sur cette fuite. Entre-temps, la Maison Blanche se dit prête à réformer le système d’accès aux informations classifiées, y compris les restrictions concernant le téléchargement de documents sur CAPNET.
Parallèlement à l’évaluation américaine, les services de renseignement israéliens sont parvenus à des conclusions plus optimistes : selon eux, les frappes ont causé des dommages « très importants » aux installations iraniennes. Ces divergences d’interprétation n’ont fait qu’accentuer les divisions au sein de l’establishment américain.
Au Congrès, en particulier chez les démocrates, la nouvelle vague de restrictions a provoqué une vive réaction. Beaucoup étaient déjà mécontents du fait que l’administration n’avait pas organisé de réunion d’information préliminaire avec les membres élus du Congrès avant le début des bombardements. Aujourd’hui, le refus d’un échange d’informations complet avec le corps législatif menace de polariser encore plus les esprits.