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La Chine est ouverte à des pourparlers si les États-Unis font preuve de respect

Dans le cadre d’une tentative de désamorcer l’aggravation des tensions commerciales, la Chine a fait des ouvertures suggérant qu’elle est ouverte à la reprise des négociations avec les États-Unis, mais sous certaines conditions, comme la preuve que l’administration dirigée par le président Donald Trump est vraiment respectueuse. Des fonctionnaires chinois au fait des réflexions de Pékin ont expliqué une série de mesures que l’Amérique doit prendre avant que la première économie mondiale ne reprenne des négociations sérieuses, prédisant que le sort de l’économie mondiale repose sur ces échanges diplomatiques subtils.

Respect et cohérence : un impératif pour Pékin
Pour que la Chine soit prête à entamer des négociations, il faut avant tout qu’elle soit respectée. Les dirigeants chinois exigent que les fonctionnaires de l’administration Trump modèrent leurs commentaires insultants et adoptent un style cohérent pour aborder les questions liées à la Chine. L’un des sujets de préoccupation est le ton des hauts responsables du gouvernement américain, qui a parfois été contradictoire ou a manqué de respect, selon Pékin. Si le président Trump lui-même s’est parfois montré un peu plus conciliant à l’égard du président chinois Xi Jinping, d’autres responsables de l’administration se sont montrés beaucoup plus sévères, laissant les responsables chinois dans l’incertitude quant à la position des États-Unis.

L’un des initiés du gouvernement chinois a déclaré que Pékin pensait que M. Trump disposait d’une influence considérable au sein de son gouvernement et que, lorsque de hauts responsables faisaient des commentaires publics virulents sur la Chine, on supposait que le président partageait leur point de vue, à moins qu’il ne les désavoue expressément. Cette absence de leadership américain clair a semé la confusion et la méfiance, en particulier lorsque des membres de l’administration, tels que le vice-président JD Vance, ont fait des remarques incitatives, telles que la référence aux « paysans chinois », qui ont été dénoncées par la Chine comme étant ignorantes et impolies.

La question de Taïwan et les préoccupations en matière de sécurité nationale
Outre la diplomatie rhétorique, les conditions de négociation de la Chine incluent également la volonté des États-Unis d’engager des discussions sur les préoccupations plus larges de Pékin en matière de sécurité nationale, à savoir Taïwan. Bien que la Chine ait constamment réaffirmé qu’elle considère l’île autonome comme son territoire et qu’elle ait averti qu’elle utiliserait l’armée pour défendre sa position, elle a également déclaré qu’elle ne ferait pas le premier pas vers des provocations. Mais toute action des États-Unis qu’ils considèrent comme un soutien à l’indépendance de Taïwan ferait l’objet d’une riposte vigoureuse.

Par ailleurs, les responsables chinois se méfient des tentatives américaines d’étouffer les progrès technologiques de la Chine. Des contrôles stricts des exportations ont été imposés à la Chine par l’administration Trump, en particulier sur les technologies sophistiquées telles que les puces à semi-conducteurs. Lundi, les États-Unis ont encore haussé le ton en empêchant Nvidia Corp. de vendre sa puce H20 à la Chine, ce que Pékin perçoit comme une tentative de freiner sa modernisation.

Une personne désignée pour les pourparlers
Une autre demande importante de la Chine est la nomination d’un représentant américain unique chargé des négociations commerciales. Pékin a clairement indiqué qu’il préférerait une personne bénéficiant du soutien total du président Trump, une personne ayant l’autorité de parler et d’agir au nom du niveau du président. Il n’y a pas de préférence pour la personne en soi, mais les responsables chinois estiment qu’un interlocuteur désigné rendrait les négociations plus efficaces et signalerait un engagement sérieux des États-Unis à résoudre les différends commerciaux.

Bien que la Chine comprenne que le président Trump préfère s’occuper personnellement des négociations, les responsables estiment qu’un envoyé officiel fera davantage autorité. Il s’agit de mettre en place un intermédiaire prêt à mener le dialogue et de veiller à ce que le sommet entre Xi et Trump aboutisse à des résultats significatifs.

Les enjeux pour la stabilité mondiale
La guerre commerciale en cours entre les États-Unis et la Chine, au cours de laquelle des droits de douane allant jusqu’à 145 % sur la plupart des produits ont été appliqués, a conduit Pékin à prendre des mesures de rétorsion, ce qui pourrait réduire à néant les échanges commerciaux entre les deux plus grandes économies du monde. Cette situation a laissé les marchés mondiaux dans l’incertitude, les analystes financiers guettant avec impatience toute avancée ou tout recul dans la guerre.

Le prix d’une guerre commerciale prolongée est catastrophique, non seulement pour les États-Unis et la Chine, mais aussi pour l’économie dans son ensemble. Cependant, le yuan offshore a progressé de 0,2 % par rapport au dollar, et le dollar australien, l’indicateur traditionnel du commerce chinois, a progressé de 0,5 %. Les contrats à terme sur les actions américaines se sont également stabilisés.

Le chemin à parcourir
Alors que les États-Unis et la Chine vont débattre de leurs différences économiques et politiques, la réconciliation ne se matérialisera que si les deux pays décident de se rencontrer. Pour la Chine, il s’agit de conditions : respect, prévisibilité et volonté d’aborder les questions clés de sécurité nationale, notamment en ce qui concerne Taïwan et la concurrence technologique. Si ces conditions sont remplies, la Chine est prête à s’asseoir à la table des négociations, ce qui pourrait même déboucher sur un sommet Trump-Xi.

Dans les semaines à venir, le monde aura les yeux tournés vers les États-Unis pour voir si le président Trump peut coordonner les messages de son administration et choisir un émissaire pour entamer le processus d’apaisement des tensions commerciales. À l’heure actuelle, la position de Pékin est ferme : des discussions sont possibles, mais uniquement si les États-Unis font preuve d’un engagement et d’une déférence manifestes.

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