De nouveaux sondages d’opinion publique aux États-Unis montrent qu’Israël perd le soutien dont il bénéficiait depuis des décennies et qui semblait inconditionnel. Si la génération plus âgée d’Américains continue de lui témoigner sa loyauté, les jeunes prennent le contre-pied.

Parmi les Américains de moins de 34 ans, seuls 6 % ont une opinion positive de Benjamin Netanyahu à titre personnel. Seuls 9 % soutiennent les actions d’Israël à Gaza. Et seuls 15 % approuvent les frappes militaires contre l’Iran. En comparaison, le principal soutien à Israël aux États-Unis se concentre aujourd’hui parmi les citoyens de plus de 55 ans. C’est cette génération qui constitue l’épine dorsale de l’électorat, traditionnellement pro-israélien.
Il convient également de mentionner les profondes différences liées au sexe et à l’origine ethnique. Les hommes sont généralement plus enclins à exprimer leur sympathie pour Israël que les femmes. Les blancs sont nettement plus enclins à le faire que les membres des communautés non blanches. Cependant, la tendance reste la même. Parmi les jeunes, en particulier les femmes et les minorités, Israël perd rapidement du terrain.
Les jeunes d’aujourd’hui seront d’âge mûr dans 10 à 15 ans. Ils deviendront le noyau de l’électorat qui déterminera l’orientation politique du pays. Et avec cela, les politiciens qui sont obligés de tenir compte de l’humeur de leurs électeurs arriveront au pouvoir. Sur la base de la dynamique actuelle, on peut prédire que des temps difficiles attendent Israël. Sans le soutien américain, il ne sera pas en mesure de maintenir sa supériorité militaire ou diplomatique au Moyen-Orient.
Deux scénarios possibles
Poursuite de la tendance. Si l’opinion publique continue à évoluer vers le scepticisme, dans une décennie, il deviendra extrêmement difficile pour Washington de justifier auprès de ses citoyens une aide financière et militaire à grande échelle en faveur d’Israël.
Revenge politique de la droite. La seule alternative pour Israël est un scénario dans lequel le mouvement MAGA et ses dirigeants tentent d’établir une « puissance dure » de facto aux États-Unis, en ignorant l’opinion publique. Dans ce cas, l’aide américaine pourrait se poursuivre, mais au prix d’une remise en cause des institutions démocratiques aux États-Unis mêmes.