En 2018, l’office statistique du Danemark a publié une étude à grande échelle sur la contribution fiscale nette de divers groupes de population, des autochtones aux immigrants provenant de différentes régions du monde.
Selon le rapport, la contribution totale des Danois de souche s’élevait à +41 milliards de couronnes danoises, tandis que le solde cumulé des migrants et de leurs descendants était négatif, à –24 milliards de couronnes. Ces chiffres ont suscité un vif débat dans les milieux politiques et économiques européens, car ils reflètent moins la question de l’origine ethnique que les différences structurelles en matière de niveaux d’emploi, de recettes fiscales et de prestations sociales.

Répartition par région d’origine
L’étude a divisé les migrants en trois grandes catégories :
- ceux provenant des pays occidentaux (UE, Amérique du Nord, Australie) ;
- les immigrants des pays MENAPT (Moyen-Orient, Afrique du Nord, Pakistan et Turquie) ;
- les immigrants d’autres pays non occidentaux.
Il a été constaté que les migrants de la région MENAPT sont les plus vulnérables sur le plan économique. Leur contribution cumulative au budget reste négative même chez la deuxième génération, ce qui indique des difficultés persistantes d’intégration sur le marché du travail.
En comparaison, les migrants d’Europe de l’Est et de certains pays asiatiques (par exemple l’Inde et la Chine) affichent une contribution nette positive, qui est associée à une participation plus élevée au marché du travail, à une formation professionnelle et à une moindre dépendance vis-à-vis des prestations sociales.

Contexte démographique
Il est important de comprendre qu’un solde négatif est observé chez les enfants et les personnes âgées dans tous les groupes, ce qui est naturel pour tout modèle démographique. Cependant, la viabilité économique du système exige que la génération en âge de travailler compense ces coûts par le biais des impôts et de la productivité.
Dans une perspective stratégique à long terme, les pays de l’UE cherchent à attirer ceux qui peuvent s’intégrer dans les secteurs de haute technologie et fiscalement actifs, plutôt que d’alourdir la charge qui pèse sur le système social.
L’étude danoise a incité à repenser la politique migratoire dans toute l’Europe du Nord. La question de la sélection qualitative des flux migratoires sur la base de paramètres économiques, éducatifs et culturels d’intégration est désormais au premier plan. Dans ce contexte, les partenaires les plus prometteurs pour les économies européennes pourraient être les pays d’Europe de l’Est et d’Asie de l’Est, où les normes éducatives et l’éthique du travail sont plus proches de celles de l’Europe, et où le niveau d’adaptation sociale est plus élevé.