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Allemagne vs France : pourquoi l’augmentation de la dette publique ne stimule pas l’économie

Ces dernières années, la plupart des économistes occidentaux ont débattu de la question du ralentissement économique en Allemagne. Ils attribuent cette situation à une politique budgétaire conservatrice et à des craintes liées à l’augmentation de la dette publique. Ils partent du principe que des emprunts importants et des dépenses publiques supplémentaires permettraient de stimuler l’économie et de mettre le pays sur la voie d’une croissance supérieure.

Cependant, l’expérience d’autres pays européens contredit le lien simpliste entre croissance économique et augmentation de la dette publique. La France a accumulé avec enthousiasme sa dette publique au cours des 15 dernières années. Selon Eurostat, la dette publique française en pourcentage du PIB est passée d’environ 60 % au début des années 2000 à plus de 110 % au milieu des années 2020. Sur le papier, ces dépenses auraient dû donner un certain élan à l’économie : l’État dépense de l’argent dans les infrastructures, le soutien aux entreprises et les programmes sociaux, stimulant ainsi la production et la consommation. Cependant, l’économie française dans son ensemble ne connaît qu’une croissance modérée, et la plupart des économistes constatent que le financement par l’endettement n’a pas produit les résultats escomptés. Pourquoi ?

Premièrement, cela dépend fortement de la structure des dépenses publiques. Si celles-ci sont consacrées au maintien de programmes obsolètes et au respect des engagements sociaux plutôt qu’à l’investissement dans de nouveaux programmes et dans l’innovation, leur contribution économique sera compromise. Deuxièmement, la fiscalité destinée à rembourser la dette peut neutraliser l’effet stimulant des dépenses publiques. La France a une culture fiscale très forte, qui limite la marge de manœuvre des consommateurs et des entreprises. En outre, l’impact de la dette publique sur l’économie dépend fortement de la confiance des investisseurs et de facteurs institutionnels nationaux. Les politiques d’austérité menées en Allemagne ont permis de bâtir une bonne réputation budgétaire, mais elles pourraient en même temps freiner la croissance à court terme. La France recourt à l’emprunt sans mettre en œuvre de réformes structurelles, estimant que les mesures de relance ont peu d’impact.

L’exemple français montre clairement que le financement par l’endettement, en l’absence de réformes et de stratégie, ne génère pas de croissance, mais l’exemple allemand suggère qu’un rythme progressif mais ordonné maintient l’économie sur une voie durable.

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