Mode Foncé Mode Clair

Le nouveau maire de New York : démocrate, tiktoker, ancien rappeur et premier musulman à occuper ce poste

Zohran Mamdani, 34 ans, démocrate avec un programme social fort, ancien rappeur et utilisateur actif des réseaux sociaux, a remporté une victoire inattendue et deviendra le plus jeune maire de la ville depuis un siècle, ainsi que le premier musulman et représentant de la diaspora sud-asiatique à occuper cette fonction.

Pourquoi la victoire de Mamdani a-t-elle été possible ?

Tout d’abord, New York a accumulé une demande de changement : hausse des tarifs douaniers, pénurie de logements abordables, sentiment d’aliénation vis-à-vis de l’élite politique… Tout cela a alimenté l’énergie du vote protestataire. Mamdani a réussi à combiner un programme social radical (gel des prix, augmentation des impôts pour les riches, gratuité des transports en bus et extension des services sociaux) avec une personnalité flamboyante : formats TikTok, promenades dans les rues et détails compréhensibles pour les citadins ordinaires.

Deuxièmement, il s’agit d’une défaite pour le leadership héréditaire de New York. Andrew Cuomo, représentant d’une dynastie politique et gestionnaire expérimenté, est devenu le symbole d’un système où le pouvoir se « transmet » au sein de cercles restreints. La victoire de Mamdani, malgré son parcours intellectuel (son père est professeur et sa mère réalisatrice), montre que les électeurs ne sont plus disposés à faire automatiquement confiance aux noms « hérités » s’ils n’apportent pas d’améliorations tangibles dans la vie quotidienne.

Agenda politique et risques réels

Mamdani se positionne comme un « socialiste démocratique », une étiquette qui provoque toujours une polarisation dans la politique américaine. Pour beaucoup, cela signifie une redistribution des ressources et un renforcement du rôle de la municipalité dans la politique sociale, ainsi qu’une menace pour l’esprit d’entreprise et un glissement vers le populisme. Les questions pratiques concernant la provenance des fonds nécessaires aux programmes proposés et la manière de ne pas nuire à l’activité économique de la ville restent sans réponse. La rhétorique des républicains et de certains centristes, qui réduit tout au « communisme », est davantage un outil de polarisation. Cependant, il existe un véritable défi financier et administratif : les grandes villes ont besoin de modèles viables de financement et de coordination avec les niveaux étatique et fédéral.

Axe géopolitique

À première vue, le maire de New York est une figure purement « locale », mais l’influence de la ville sur l’agenda américain et international est considérable. New York est un centre financier, médiatique et diplomatique ; elle abrite les sièges de banques, de grands médias et d’organisations des Nations unies. Un maire qui s’exprime haut et fort sur les questions internationales (y compris le Moyen-Orient) acquiert automatiquement une influence dans les discussions mondiales. Dans un contexte de divisions idéologiques croissantes aux États-Unis, cela pourrait se traduire par un renforcement de la politique étrangère « urbaine », qui ne coïncide pas toujours avec la politique fédérale. Une telle incohérence pourrait compliquer la coordination en cas de crise et créer de nouvelles tensions entre les maires des grandes villes et Washington.

Le président Donald Trump a déjà accusé Mamdani d’« anti-américanisme » et menacé de supprimer les financements fédéraux. New York dépend fortement des subventions et de l’aide fédérales pour ses projets d’infrastructure. Les politiques concrètes de Mamdani dans un avenir proche devront montrer s’il est capable de naviguer entre son programme radical et la nécessité de maintenir des sources de financement externes.

Le démocrate Andrew Cuomo, s’exprimant après sa défaite, a déclaré : « Cette campagne [celle de Mamdani] visait à contester les philosophies qui façonnent le Parti démocrate, l’avenir de cette ville et l’avenir en général. » Lorsque les partisans de Cuomo ont hué Mamdani, le candidat perdant les a appelés à cesser et à se comporter avec dignité. 

Les partisans de Donald Trump ont réagi de manière beaucoup plus vive à la victoire de Mamdani. « Des immigrants légaux qui détestent l’Amérique ont élu un djihadiste musulman communiste », a écrit Randy Fine, membre du Congrès de Floride. « New York est tombée. L’Amérique sera la prochaine si nous ne l’arrêtons pas. »

Dans son discours de victoire, Mamdani s’est adressé au président : « Donald Trump, je sais que vous regardez, alors j’ai trois mots à vous dire : « Montez le son » ».

Recevez une information neutre et factuelle

En cliquant sur le bouton « S'abonner », vous confirmez que vous avez lu et que vous acceptez notre politique de confidentialité et nos conditions d'utilisation.