Le Conseil constitutionnel du Cameroun a validé les résultats officiels de l’élection présidentielle qui s’est tenue le 12 octobre. Le président sortant Paul Biya a été déclaré vainqueur une nouvelle fois, avec 53,7 % des voix. Son principal adversaire, Issa Chiroum, candidat du Front national de salut du Cameroun, a obtenu 35,2 % des suffrages. Neuf autres candidats ont participé à la course électorale.
Malgré la diversité formelle des candidats, le champ politique s’est considérablement rétréci au stade des inscriptions. Maurice Kamto, 71 ans, leader du Mouvement pour la renaissance du Cameroun et deuxième lors de l’élection de 2018, n’a pas été autorisé à se présenter. M. Kamto avait régulièrement critiqué le gouvernement actuel et avait précédemment accusé l’administration présidentielle de violations électorales. L’absence d’un acteur clé de l’opposition a réduit le niveau de concurrence politique et, comme on pouvait s’y attendre, renforcé la position du président sortant. Les observateurs soulignent le degré élevé de contrôle exercé par le pouvoir exécutif sur les procédures électorales et les institutions de l’État.
Manifestations
Immédiatement après le scrutin, Issa Chiroum a déclaré victoire. Cela a déclenché des manifestations dans plusieurs villes. Les incidents les plus graves se sont produits dans le centre économique du pays, Douala, où les manifestations ont dégénéré en affrontements avec la police. Selon le quartier général de Chiroum et les autorités locales, quatre personnes ont été tuées.
Longue durée du pouvoir et stabilité institutionnelle du régime Paul Biya est à la tête du Cameroun depuis 1982, ce qui fait de lui le plus ancien chef d’État en exercice au monde. En 2008, il a initié des changements constitutionnels qui ont supprimé la limite du nombre de mandats présidentiels. Ces dernières années, les observateurs internationaux se sont intéressés à la répartition du pouvoir au sein de la hiérarchie au pouvoir. Biya apparaît rarement en public et délègue une partie importante de ses fonctions au chef de l’administration présidentielle. En 2024, des rumeurs ont circulé dans les médias au sujet d’éventuels problèmes de santé du chef de l’État. Les discussions sur cette question ont été officiellement restreintes.