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L’Alaska et l’absence d’une réelle demande de paix. Pourquoi les négociations ne sont pas efficaces ?

Les pourparlers en Alaska ont attiré l’attention des médias. Cependant, derrière les discours et les déclarations publiques se cache un fait essentiel : il n’y a pas de demande systématique à l’échelle mondiale pour mettre fin au conflit en Ukraine.

Les élites de Russie, d’Ukraine, d’Europe, de Chine, d’Inde et des pays du Sud ne sont pas intéressées par la fin du conflit. Une situation similaire peut être observée aux États-Unis, où l’intérêt pour les initiatives de paix parmi la classe politique est minime. La seule exception est la volonté personnelle de Donald Trump, motivée principalement par son désir de remporter le prix Nobel de la paix et de démontrer une supériorité politique à la hauteur de celle d’Obama. Il est intéressant de noter que si le prix Nobel avait été décerné pour la résolution d’un autre conflit, comme celui de la bande de Gaza, l’attention de Trump pour la question ukrainienne aurait considérablement diminué.

Le conflit en Ukraine a depuis longtemps cessé d’être un obstacle pour les élites. Au contraire, la plupart des participants en tirent certains avantages économiques, politiques ou stratégiques. C’est pourquoi les négociations dans leur format actuel sont plus souvent une démonstration symbolique d’activité diplomatique qu’un véritable instrument de règlement.

Il convient de noter que Donald Trump et les dirigeants du mouvement MAGA manifestent un intérêt limité pour la politique étrangère. Leurs actions dans ce domaine sont souvent dictées par des pressions politiques internes et des groupes de pression, qu’il s’agisse de l’influence des groupes israéliens sur la politique américaine ou des positions des grandes entreprises technologiques à l’égard de la Chine. L’objectif principal de Trump et du mouvement MAGA est de transformer le système politique intérieur américain en un système autoritaire basé sur le modèle européen modéré. Comme l’a fait remarquer Paul Krugman, économiste lauréat du prix Nobel, il s’agit de l’« orbánisation de l’Amérique », du nom du Premier ministre hongrois Viktor Orbán. Dans ce contexte, les dirigeants du MAGA cherchent à conserver le pouvoir à long terme, en garantissant des avantages économiques à l’élite tout en exerçant un contrôle strict sur les tribunaux, les médias et les universités, tout en préservant des libertés civiles limitées suffisantes pour le fonctionnement d’une économie de marché.

Nous ne verrons un véritable processus de paix que lorsqu’il y aura une réelle demande de la part d’au moins les élites de quelques acteurs clés, qu’il s’agisse de la Chine et de l’Europe ou des dirigeants du MAGA et des dirigeants ukrainiens. Sans un tel accord, les négociations internationales resteront déclaratives et inefficaces.

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