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Poutine propose à l’Ukraine des discussions directes à Istanbul : Kiev insiste sur la trêve

Vladimir Poutine a déclaré qu’il était prêt à reprendre les négociations directes avec l’Ukraine, interrompues en 2022, et a proposé d’organiser la réunion dès le 15 mai à Istanbul, sans conditions préalables. Il a déclaré dans son discours nocturne du 11 mai : « Nous proposons aux autorités de Kiev de reprendre les négociations directes avec l’Ukraine.

« Nous proposons aux autorités de Kiev de reprendre les négociations qu’elles ont interrompues à la fin de l’année 2022. Et ce, sans aucune condition préalable. Pour commencer, dès jeudi prochain, le 15 mai, à Istanbul », a déclaré le président russe.

Comme l’a précisé M. Poutine, il discutera de cette initiative avec le président turc Recep Tayyip Erdogan, qui a déjà proposé un lieu pour les pourparlers de paix. Quelques heures après le discours du dirigeant russe, les présidents ont effectivement eu une conversation téléphonique. Selon l’agence de presse turque TRT Haber, M. Erdogan a réitéré sa volonté de présenter à nouveau Ankara comme un territoire neutre et a insisté sur la nécessité d’un cessez-le-feu général afin de créer les conditions nécessaires aux négociations. Le ministère russe des affaires étrangères a également publié les résultats du dialogue, mais sans mentionner l’appel au cessez-le-feu lancé par la partie turque, soulignant le « soutien total » d’Erdogan à l’initiative russe.

En revanche, la réponse de Kiev à l’appel aux pourparlers a été plus modérée. Le chef du bureau du président ukrainien, Andriy Yermak, a déclaré que la priorité absolue de l’Ukraine était un cessez-le-feu de 30 jours, dès maintenant. Ce n’est qu’après, selon lui, que l’on pourra parler de « tout le reste ». « D’abord un cessez-le-feu de 30 jours, puis tout le reste », a écrit M. Yermak sur sa chaîne Telegram.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a confirmé dans une déclaration matinale le 11 mai : L’Ukraine attend un « cessez-le-feu complet, durable et fiable » à partir du 12 mai. Ce n’est qu’après cela que Kiev sera prête à organiser une réunion. « C’est un signe positif que les Russes commencent enfin à envisager la fin de la guerre. Le monde entier attend cela depuis très longtemps. Et la toute première étape pour véritablement mettre fin à une guerre est un cessez-le-feu », a fait remarquer M. Zelensky, sans mentionner directement l’offre de pourparlers de M. Poutine.

Néanmoins, selon le journal Axios, citant un fonctionnaire ukrainien, M. Zelensky prévoit de se rendre en Turquie le 15 mai et pourrait participer aux pourparlers même en l’absence d’un cessez-le-feu préliminaire de la part de la Russie.

La porte-parole du ministère russe des affaires étrangères, Maria Zakharova, a pour sa part déclaré que l’initiative de Moscou impliquait de discuter d’abord des causes profondes du conflit, puis d’un éventuel cessez-le-feu. « Poutine s’est exprimé très clairement : d’abord des négociations sur les causes profondes [du conflit], et ensuite nous pourrons parler d’un cessez-le-feu », a noté Mme Zakharova.

La position des parties reste diamétralement opposée : Moscou insiste sur des négociations sans conditions et avant le cessez-le-feu, tandis que Kiev considère le cessez-le-feu comme une condition préalable à tout dialogue.

Néanmoins, la discussion même d’une possible rencontre le 15 mai à Istanbul et l’inclusion active de la Turquie en tant que médiateur indiquent une fenêtre d’opportunité diplomatique qui pourrait être une mesure de désescalade de la guerre.

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