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Le retour du pétrole américain : comment les décisions de Trump redessinent la carte énergétique mondiale

Le président Donald Trump a annulé les mesures législatives adoptées sous la présidence de Joe Biden qui limitaient l’exploration pétrolière et gazière en Alaska. Il s’agit du rétablissement de l’accès à l’exploration et à l’exploitation des hydrocarbures en Alaska, y compris dans la Réserve faunique nationale de l’Arctique (ANWR) et sur d’autres terres fédérales de l’État, ainsi que de la reprise des enchères pour la location du plateau continental du golfe du Mexique.

L’Alaska : une réserve stratégique du XXIᵉ siècle

L’Alaska demeure l’une des régions pétrolières et gazières les plus sous-exploitées des États-Unis. Les restrictions en vigueur sous l’administration Biden avaient de facto gelé une part significative du potentiel de production au nom de l’agenda climatique. Leur suppression remet en circulation une base de ressources qui pourrait, d’ici huit à dix ans, générer une augmentation supplémentaire de la production américaine pouvant atteindre 1 million de barils par jour. Il convient de souligner qu’il ne s’agit pas d’un effet conjoncturel, mais de la pose des fondations d’une domination énergétique pour les décennies à venir. L’Alaska constitue également un actif géopolitique majeur dans l’Arctique, où la concurrence entre les États-Unis, la Russie et la Chine ne fera que s’intensifier.

Le golfe du Mexique

Parallèlement, Washington relance les enchères pour la location du plateau continental du golfe du Mexique. D’ici à 2040, il est prévu d’organiser 30 enchères pour la vente de licences de développement de gisements pétroliers et gaziers offshore. Le plateau continental du golfe du Mexique est l’un des pôles pétroliers et gaziers les plus avancés technologiquement au monde. Sa réactivation implique des investissements stables, une hausse de l’emploi, le renforcement du potentiel d’exportation des États-Unis et une réduction de la vulnérabilité face aux chocs énergétiques extérieurs.

Un coup porté à l’OPEP+

Les États-Unis sont déjà le premier producteur mondial de pétrole, et la nouvelle orientation politique ne fait que consolider ce leadership. Plus largement, l’hémisphère occidental dans son ensemble (États-Unis, Canada, Brésil, Guyana) se transforme progressivement en un centre alternatif de production pétrolière, comparable à l’OPEP+, et à terme susceptible de dépasser le cartel en termes d’influence globale.

En conséquence, cette évolution entraînera une diminution de la capacité de l’OPEP+ à dicter les prix, un affaiblissement de l’influence énergétique du Moyen-Orient, un renforcement du rôle du marché pétrolier atlantique et une consolidation de la souveraineté énergétique des pays occidentaux.

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