Selon les estimations de Goldman Sachs, l’économie mondiale est entrée dans une nouvelle phase où la croissance chinoise ne stimule plus la demande mondiale, mais ralentit les taux de croissance partout ailleurs. Alors qu’auparavant, chaque point de pourcentage supplémentaire du PIB chinois augmentait la production mondiale de 0,2 % grâce à la croissance des importations, Pékin a désormais cessé d’augmenter ses achats à l’étranger. Le modèle économique de la République populaire de Chine s’est orienté vers les exportations, des exportations subventionnées qui évincent efficacement les concurrents dans de nombreux domaines. En conséquence, selon les estimations de GS, les économies développées perdent 0,1 à 0,3 point de pourcentage de croissance pour chaque point de pourcentage de croissance chinoise.

Au cours des deux dernières décennies, le monde s’est habitué à considérer la Chine comme un moteur de croissance. Aujourd’hui, la situation s’est inversée. Lorsque la Chine accélère, l’Allemagne, la France, le Japon, les États-Unis et, avec eux, le reste du monde ralentissent. En fait, l’économie mondiale est en train de passer d’un système de renforcement mutuel à un système de redistribution. Cette situation encourage les États-Unis et l’Union européenne à mettre en place une protection à plusieurs niveaux pour leurs marchés par le biais de droits de douane, d’enquêtes antidumping, de restrictions sur les marchés publics, d’exigences en matière de normes environnementales, de plans de relance de l’industrie et de subventions directes.
Tout cela indique l’effondrement du modèle précédent de mondialisation, dans lequel la Chine était la « locomotive » économique du monde. Pour cette raison, il est naturel de s’attendre à ce que les pays développés réduisent leurs importations de produits chinois. La volonté politique à cet égard se manifeste déjà, et les arguments économiques ne font qu’encourager davantage le protectionnisme.