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Résolution 2803 : le plan Trump pour Gaza face aux réalités du terrain

Résolution 2803 : le plan Trump pour Gaza face aux réalités du terrain

Le 17 novembre, le Conseil de sécurité des Nations unies a approuvé la résolution 2803 (2025), transformant le plan proposé par le président américain Donald Trump pour résoudre le conflit dans la bande de Gaza d’une déclaration politique en un document juridique international. Treize des quinze membres du Conseil de sécurité ont voté pour, la Russie et la Chine s’étant abstenues. Cependant, la situation réelle à Gaza diffère de ce qui est énoncé dans la résolution.

Les principales dispositions du plan de Trump

Le plan prévoit toute une série de mesures visant à mettre fin à la guerre et à transformer ensuite la bande de Gaza :

  • un cessez-le-feu ;
  • le retour des otages israéliens, y compris les corps des personnes tuées ;
  • la libération d’environ 2 000 prisonniers palestiniens et détenus administratifs ;
  • le désarmement du Hamas et le refus de l’organisation de participer à la gouvernance de la Palestine ;
  • l’introduction d’une force internationale de stabilisation et le transfert progressif du contrôle de la bande de Gaza des Forces de défense israéliennes à cette force ;
  • la création d’une administration internationale de transition ;
  • le lancement d’un programme de reconstruction et de relance économique de Gaza ;
  • à long terme, la réforme de l’Autorité nationale palestinienne et le transfert de l’autorité sur la bande de Gaza à celle-ci, suivi d’une évolution « vers la création d’un État palestinien ».

Le plan a reçu le soutien préliminaire de tous les acteurs clés du Moyen-Orient : Israël, les pays de la Ligue arabe, l’Égypte, la Jordanie, l’Arabie saoudite, le Qatar, les Émirats arabes unis, la Turquie, l’Indonésie et le Pakistan. Cependant, sa mise en œuvre pratique se heurte à de sérieux obstacles.

Malgré l’accord de cessez-le-feu, les combats à Gaza n’ont pas complètement cessé. Israël mène des frappes ciblées, tous les corps des Israéliens tués n’ont pas été récupérés, et le Hamas ne montre ni volonté de désarmer ni désir de renoncer à sa participation à la vie politique. Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu rejette catégoriquement l’idée d’un État palestinien, même dans un avenir lointain. Lors de la réunion du Conseil de sécurité, c’est ce point qui a suscité le plus de controverses. La Russie et la Chine se sont abstenues, en partie en raison du flou du libellé concernant le statut politique futur de la Palestine.

En Cisjordanie, les colons israéliens radicaux sont devenus plus actifs, multipliant les attaques contre les villages palestiniens et les affrontements avec l’armée israélienne. Tout cela sape les déclarations de Trump sur le « début d’une paix durable ».

La « ligne jaune » devient une frontière de facto

Aujourd’hui, la bande de Gaza est divisée en deux parties à peu près égales : l’une est contrôlée par les Forces de défense israéliennes, l’autre par le Hamas. La frontière est la « ligne jaune », la ligne de retrait des FDI définie dans le plan de Trump. Presque immédiatement après l’entrée en vigueur du plan, le ministre israélien de la Défense, Israel Katz, a ordonné qu’elle soit marquée sur le terrain : des blocs de béton peints en jaune ont été installés le long de la ligne à intervalles de 200 mètres. Tout Palestinien qui franchit cette ligne risque d’être pris pour cible par l’armée israélienne. Initialement conçue comme une mesure temporaire, la « ligne jaune » est en train de devenir rapidement une frontière permanente de facto.

Dans les cercles politiques en Israël et aux États-Unis, l’idée de diviser Gaza gagne en popularité : d’un côté de la ligne, un territoire contrôlé par une administration internationale ayant accès à l’aide et aux investissements ; de l’autre, une zone contrôlée par le Hamas, effectivement isolée.

Des parallèles sont établis avec le Berlin divisé de la période 1945-1961 : deux modèles de développement différents coexistaient côte à côte ; les habitants pouvaient « voter avec leurs pieds » en déménageant d’une partie à l’autre tant que cela était physiquement possible. Dans ce scénario, la ligne temporaire pourrait finir par devenir une barrière permanente. Cette approche contredit à la fois le plan initial de Trump et la résolution du Conseil de sécurité, mais elle est déjà partiellement mise en œuvre.

Prochaines étapes du processus international

La communauté internationale doit approuver la composition du Conseil de paix, l’organe clé de l’administration transitoire, et déterminer la composition des Forces internationales de stabilisation. Donald Trump devrait présider le Conseil. Tony Blair, qui a élaboré une partie du plan actuel, fait partie des membres potentiels. La composition de la FSI n’a pas encore été déterminée. On suppose que les forces seront constituées à partir des armées des pays musulmans : Égypte, Turquie, Indonésie et Pakistan. Cependant, aucun de ces pays n’a encore donné son accord définitif, réticent à se lancer dans une mission potentiellement risquée.

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